jeudi 29 janvier 2009

Pétoncles deux façons

Le pétoncle est une petite bête capricieuse: 30 secondes de trop sur le feu, et vous vous retrouverez avec une rondelle de hockey. Mais traitez l'animal avec délicatesse, et il vous le rendra au centuple.


Pour me donner un peu de marge de manoeuvre, je choisis toujours les plus gros pétoncles que je peux trouver. Pour le reste, c'est une question de feeling: certains vous diront de les laisser sur le feu quelques secondes à peine, alors que moi je les préfère plus cuits que ça. Avec de gros spécimens, deux minutes de cuisson de chaque côté donne habituellement un bon résultats, à mon avis.


Tant qu'à payer le gros prix pour ces bestioles, je trouve que ça vaut la peine de les accompagner d'un bon vin. Une trouvaille récente que j'ai bien aimée : le sancerre Domaine la Moussière, qui se vend en formats de 750 et 375 ml à la SAQ. À près de 27 $ la bouteille, on s'entend que ce n'est pas nécessaire pour un mercredi soir ordinaire, mais pour les occasions spéciales, ça vaut le coût.

Je sers les pétoncles de deux façons. Entre les deux, mon coeur balance. Alors les voici:


Pétoncles poêlés sur lit de pommes de terre au chorizo, lait de maïs

J'ai goûté ce plat pour la première fois dans un resto que j'aime bien (Pop!). Je l'ai tellement aimé que j'en fais maintenant ma propre version.


1. Couper un morceau de chorizo deux fois sur la longueur, de manière à obtenir 4 «languettes», puis couper plusieurs fois dans l'autre sens pour obtenir de petits morceaux d'environ 1/2 cm d'épaisseur. Pour parfumer assez de pommes de terre, je prévois environ 50 à 75 g de chorizo.

2. Préparer une purée de pommes de terre neutre (sel, poivre, lait, beurre, mais pas d'épices). Mon conseil: ne lésinez pas sur la quantité, car vous allez utiliser la purée pour tapisser le fond des assiettes. Pour 4 personnes, il vous faut au moins 4 grosses pommes de terre, ou 6 moyennes.

3. Faire sauter le chorizo avec deux cuillérées à table d'huile d'olive. Intégrer le chorizo dans la purée de pomme de terre, et réserver l'huile (qui est maintenant parfumée) dans un petit bol.


4. Un légume vert comme le rapini accompagne bien ce plat. La technique de mon amie Françoise, qui consiste à les cuire à vapeur sans leur ajouter quoi que ce soit, me convient parfaitement. Comme les tiges doivent cuire plus longtemps, on les coupe et on les met sur le feu en premier. Une fois qu'elle sont tendres, on ajoute les feuilles. Quelques minutes suffisent.

Mon conseil: ne cuisez pas le rapini trop d'avance, car il risquerait de jaunir. J'en ai fait l'expérience... Le soir où c'est arrivé, mes invités ont livré leurs meilleure interprétation d'amis qui font semblant que ça ne les dérange pas (et je les en remercie!), mais disons que je ne les croyais pas tellement.


5. Mettre une demi-tasse de grains de maïs (frais si c'est la saison, surgelés le reste du temps) et une demi-tasse de lait dans une petite casserole. Faire chauffer pendant quelques minutes (disons 5 max), mais sans laisser bouillir. Transférer dans le robot culinaire. Une fois que le maïs est réduit en purée, passer cette mixture au chinois et conserver le liquide seulement. Saler et poivrer au goût.


6. Faire cuire les pétoncles avec un peu d'huile d'olive, du sel et du poivre.


Pour l'assemblage:


Sur les assiettes (idéalement réchauffées), disposer les pommes de terre de manière à faire un nid pour les pétoncles. Ajouter lesdites bestioles, puis arroser le tout d'un peu de lait de maïs. À l'aide d'une cuillère à thé, laisser s'égoutter de l'huile parfumée sur les pétoncles et autour du nid de pommes de terre. Ajouter le légume choisi, et servir immédiatement.



Pétoncles poêlés sur lit de pommes de terre au safran, quartiers d'agrumes

Même principe dans cette autre recette que j'aime tout autant que la première. On garde la vedette, les pétoncles, mais on change le décor. Pas de viande dans cette version, donc les végétariens seront ravis.

1. La purée de pommes de terre n'est pas neutre cette fois-ci, car on fait infuser quelques brindilles de safran dans le lait chaud avant de le mélanger aux autres ingrédients. Faites chauffer plus de lait que nécessaire, pour pouvoir vous en servir comme sauce au moment de servir.

2. Un légume vert fait l'affaire ici aussi, peu importe celui qui vous tente.

3. Une fois les pétoncles cuits et disposés sur la purée, on ajoute le légume choisi et on verse un peu de lait au safran sur l'assiette.

4. J'aime bien décorer avec un quartier de citron, un de lime et un d'orange (une orange à jus fait très bien le travail). Leur jus se marie à merveille avec les pétoncles et le safran.

Et voilà!

Il y a une 3e version que j'aimerais bien essayer bientôt: les pétoncles sur risotto aux agrumes présentés cette semaine par Amateur Gourmet. À la première occasion, je les teste et on s'en reparle!

mercredi 28 janvier 2009

La vie est courte: commencez par le dessert!

Pour ce premier post, je vous offre le menu du souper organisé le week-end dernier pour célébrer l'anniversaire de mon amie Marie-Hélène. Après tout, c'est pendant cette soirée que Jean-Sé m'a donné l'idée d'écrire un blogue...

Un menu élégant, mais beaucoup plus facile à réaliser qu'on le croirait:

- Poires au roquefort, réduction de porto et tuiles de parmesan
- Boeuf bourguignon «extrême»
- Tarte au chocolat noir, compote de cerises et shooter de kirsch

L'entrée de poires au roquefort, c'est un peu comme commencer par le dessert: stratégie parfaite pour les quatre gourmands réunis autour de la table ce soir-là. Dans cette recette de Christine Cushing, le fromage se cache, tout coulant, dans le coeur du fruit cuit au four (ça vous rappelle le caramel de la Caramilk?). À tout coup, vos invités vous demanderont comment vous l'avez mis dedans...

Autre merveille qui impressionne la visite: les tuiles de parmesan, peut-être la recette la moins compliquée du monde entier, après la pomme en quartiers! Contrairement à Christine Cushing, je fais les tuiles de parmesan au four, et pas sur la cuisinière.

Marche à suivre:
1. Une plaque à biscuits recouverte d'un tapis de silicone;

2. De petits cercles de parmesan râpé étalés sur le tapis de silicone (pas trop épais, mais organisez-vous pour ne pas voir au travers);

3. Quatre minutes (gros max!) au four à 350 degrés Farenheit.

4. Un rouleau à pâte pour déposer les tuiles cuites pendant quelques secondes, le temps qu'elles refroidissent et sèchent en forme arrondie (transférez-les au sortir du four, avec une spatule en métal).

5. En fait, non, y'a pas de 5. C'est fini.*
*Si jamais vous trouvez les tuiles trop cuites et que vous préférez en faire d'autres, ne laissez pas votre sous-chef les manger toutes avant le souper. Il n'aura plus faim pour le repas.

Le boeuf bourguignon extrême de Tyler Florence («ultimate beef stew»), c'est un mariage de saveurs incroyable. Zeste d'orange, thym, laurier, vin rouge, ail... dans une sauce onctueuse qui imbibe une tranche de pain de campagne grillée. Je vous laisse imaginer le résultat.

Quelques modifications à la recette originale, ajouts ou substitutions heureuses qui valent le détour:

- Comme la jubilaire ne trippe pas tellement sur les vins de Bourgogne, la marmite n'a pas accueilli un pinot noir, mais plutôt un vin du Gard, le Mas de Forton. Deux morceau de robot à mon conseiller de la SAQ pour cette suggestion fort pertinente.

- Mon conseiller de la SAQ m’a aussi suggéré un vin espagnol pour accompagner le plat principal : Tres Picos. Très belle découverte, que je vous recommande.

- J'ai complètement oublié de mettre les petits pois à la fin de la recette. Personne ne s'en est plaint, à ma connaissance.

La tarte au chocolat noir, c'est un de mes classiques. Cette fois-ci, je l'ai servie avec la compote de cerises du site Gustave.tv, et j'ai ajouté un petit shooter d'eau-de-vie de cerise (kirsch) dans l'assiette. Bel effet!

Comme je ne fais jamais de pâte à tarte (pourquoi se casser la tête avec ce genre de truc?), j'ai pris l'habitude de verser la ganache dans une - tenez-vous bien! - croûte graham du commerce. Scandale! À ce jour, personne n'a remarqué la chose, tant tout le monde est occupé à déguster l'intérieur de la tarte. Un truc: versez d'abord du chocolat fondu sur la croûte graham, étalez-le à la cuillère et faites-le durcir au frigo pendant 10 à 15 minutes avant de passer aux choses sérieuses.

Pour la ganache, ma recette préférée sort du livre «Je veux du chocolat!». Ça prend à peu près:

- 300 grammes de chocolat (le Callebaut à 54 % fait très bien le travail) en petits morceaux;

- on le fait fondre en le brassant dans l'équivalent d'un petit berlingot de crème 35 % (je ne vous ai jamais dit que ce serait léger, cette recette);

- on intègre ensuite dans cet appareil trois jaunes d'oeuf (important: il faut les tempérer en leur ajoutant un peu de crème au chocolat chaude avant de les verser dans le bol, sinon vous ferez une omelette au chocolat);

- on tranfère le tout dans la croûte déjà recouverte d'une couche de chocolat durci.

Astuces «Cuisine sans stress»

Pour réussir à tout faire sans perdre connaissance, il faut tout faire dans le bon ordre. Je vous propose:

1. D'abord, occupez-vous de la tarte. Faites fondre environ 100 g de chocolat au bain marie, versez-le dans la croûte graham, étalez-le à la cuillère et mettez le résultat au frigo au moins 10 minutes.

2. Pendant ce temps, préparez la ganache. Quand elle sera prête, il suffira de la verser dans la croûte à tarte, de la lisser avec le dos d'une cuillère et de tout mettre ça au frigo pour quelques heures (sortez la tarte 30 minutes avant de la servir, histoire de la faire chambrer un peu.

3. Trouvez-vous de petits lutins pour préparer les cerises de la compote et vous aider à éplucher et découper les légumes du ragoût.

4. Faites revenir la viande (pour un kilo, ça va prendre peut-être 30 minutes), puis déglacez avec le vin et ajoutez tous les ingrédients pour faire mijoter le boeuf.

5. Lancez la cuisson de la compote. Mettez-la au frigo dès qu'elle est prête.

6. Préparez les tuiles de parmesan, puis faites rôtir les noisettes.

7. Quinze minutes avant l'arrivée des invités, évidez les poires et déposez-les dans un plat qui va au four. Découpez le roquefort tout de suite, ce sera fait. Versez le porto sur les poires, et mettez le tout au four quand les invités arrivent.

8. Une demi-heure avant la fin de la cuisson du boeuf, ajoutez les légumes (pour les champignons, attendez quinze minutes encore. Pendant que les légumes cuisent, préparez la crème sûre au raifort.

9. Servez l'apéritif! Vous pourrez griller les tranches de pain à la dernière minute, quand l'entrée ne sera plus qu'un beau souvenir. Bon appétit!

Bienvenue dans mon blogue!

L'idée de ce carnet m'est venue d'amis qui, samedi dernier, digéraient dans la joie mes dernières créations culinaires.

En tant que«trippeuse» de cuisine confirmée, mais pas diplômée, je découvre par essais et erreurs, au gré de mon imagination et des goûts de mes invités. Je vous invite à me suivre dans ce beau voyage.

Je compte vous présenter les menus que j'invente pour mes amis, en espérant que cela vous inspira pour vos propres occasions spéciales.

Je vous entends presque dire «Ben là, c'est poche, un blogue de cuisine sans photos!» Et vous avez entièrement raison. Je m'en vais donc, de ce pas, m'acheter une caméra numérique pour immortaliser mes prochaines créations. Les futures photos seront affichées, pour vous et pour la multitude, en prévision de vos séances de cuisine.

Au plaisir de lire vos commentaires!

Julie