samedi 20 juin 2009

Ze expérience Cordon Bleu


Pour les enfants, il y a Toys R US. Pour les gars qui s'ennuient, il y a Chez Paré. Pour les geeks d'informatique (cette catégorie n'excluant pas nécessairement les deux précédentes), il y a Future Shop.

Pour moi, il y l'académie d'art culinaire Le Cordon bleu, à Paris (pour voir leur site web, cliquez ici). J'y ai passé quatre jours (disons «délicieux»), du 9 au 12 juin 2009, pour apprendre les bases de la cuisine régionale française. Une expérience très enrichissante qui m'aura permis d'acquérir de nouvelles techniques, dont les très utiles:

1. Comment émincer une échalotte sans s'estropier.

2. Comment réussir un plat complet sans utiliser toutes les cuillères de la maison.

Et la plus futile, mais non moins intéressante:

3. Comme sculpter une rose dans la pâte d'amande, et que ça ait vraiment l'air d'une rose. La preuve:


Pas pire, hein, pour une novice?

Mes coups de coeur

1. Le chef Marc Thivet, qui a animé tout le jour de la Provence, ainsi que l'atelier de cuisine alsacienne. Il a le don de dédramatiser une recette complexe et de nous donner la confiance nécessaire pour en attaquer la réalisation. Grâce à ses bons conseils, j'ai cuisiné un coquelet aux morilles et un poisson en croûte surprenants (dans le sens de «bons»).



Là, sur cette photo, il presse un pressé de fromage de chèvre aux tomates confites.


N'est-ce pas qu'il était mignon, mon poisson? Il a perdu son oeil (un grain de poivre) dans le four, mais on ne lui en tiendra pas rigueur.



2. La petite cuisine du 2e étage, où seules huit personnes pouvaient s'entasser l'après-midi pour les ateliers. J'y ai formé des liens avec cinq nouveaux amis: Natasha, de San Francisco, Mirjam, des Pays-Bas, Sally, de Seattle, Fredrick, de Oslo, et Cooper, du Wyoming. Nous étions privilégiés, puisque peu nombreux pour recevoir les conseils du chef et solliciter l'aide de l'assistante (la ravissante Chung, sur la photo ci-dessous). Une complicité s'est installée rapidement et nous nous sommes bien amusés.


3. «Chef Hollywood», Xavier Cotte. Blagueur et un peu cruiseur sur les bords, il m'a aidée à faire un gâteau basque qui a plu à sept «vrais de vrais Français». Bon ok, il a plus à seulement six des sept, car on avait un unhappy camper au souper de samedi soir. Pas grave, je trouve que c'est une bonne moyenne.

Par ailleurs, le chef Cotte m'a fait un compliment que je ne peux passer sous silence. En me voyant manier le fouet avec énergie, il a laissé tomber que ça paraissait que je sais cuisiner. Pardonnez cette soudaine séance de pétage de bretelles, mais je trouvais que ça valait la peine de le souligner.



Gâteaux basques confectionnés dans la petite cuisine. Le mien, c'est le quadrillé en haut. Prenons soin de noter que c'est le seul des trois qui ne s'est pas déchiré en cuisant.

4. Mention spéciale: le fois gras poêlé et son jus truffé de Patrick Caals. Aussi moral que de faire son marché au Wal-Mart, mais c'est bon en diable. Espérons que le petit Jésus me pardonnera cet écart de conduite.


La cochonceté du siècle

Grand prix décerné au pâté chaud de pommes de terre au lard et oignon (jour de l'Alsace). Que faire avec un gros char de patates, du bacon et trois litres de crème 35%? Enveloppez-moi ça dans de la pâte bien dorée! Si on est chanceux, on sera tous dans la même chambre, à l'Institut de cardiologie, et on pourra se remémorer bien tranquillement cette cochonceté suprême.



Tiens, avec une petite salade, on dirait qu'on se sent moins coupable. (Sur la photo, la création du chef Thivet.)

Les recettes que je compte refaire

1. La fricassée de coquelet aux morilles (Alsace). Une sauce onctueuse, des champignons très goûteux, des morceaux de volaille tendres... Je ne trouverai peut-être pas de vrai coquelet et je remplacerai peut-être les morilles par des bolets ou autre chose, mais soyez sûrs que la version à la Julie s'en vient.


(Sur la photo, création du chef Marc Thivet. La mienne, je l'ai mangée!)

2. Le streusel à la rhubarbe (Alsace). Sucré et amer et chaud et moelleux et croustillant. Besoin d'autres arguments?

(Photo: création du chef Thivet.)

3. Pressé de fromage de chèvre aux légumes confits (Provence). Le chèvre, le pistou et les légumes... Compliqué comme le mozus, mais tellement beau et bon que je suis prête à sacrifier un bel après-midi d'été pour concocter ça. Coming to a pique-nique near you très bientôt.


(Photo: création du chef Thivet.)

4. Gâteau basque. Selon le chef Cotte, j'ai un talent pour cacher des abricots dans une couche de crème pâtissière, entre deux spirales de pâte. Il ne faudrait pas que ça se perde! (Pictured here: le gâteau du grand chef pâtissier Jean-François Deguignet, très semblable au mien vu plus haut, aurez-vous l'amabilité de remarquer.)


(Photo: création du chef Deguignet.)

Les recettes que je n'oserai pas toucher


1. Nougat de Montélimar. Là, come on. Même un grand chef pâtissier, quadruple médaillé des recettes difficiles, ne l'ai pas réussi à son goût. Ça fait que je vais m'abstenir.
(Photo: création du chef Deguignet.)

2. Kouing-aman (Bretagne). C'est délicieux, je le concède, mais c'est tellement compliqué que j'ai abandonné la prise de notes pour juste apprécier la démonstration. Ça fait que je n'ai aucune espièce d'idée de la marche à suivre (sauf qu'on écrapoutille 50 livres de beurre sur une immense plaque recouverte de pâte à croissant, et qu'on plie ça plein de fois).


(Photo: création du chef Deguignet.)

3. Crème brûlée à la lavande (Provence). Pardonnez ma soudaine vulgarité, mais le potentiel de fuck-up et extrêment élevé. Trois grains de lavande séchée en trop et ça va goûter le savon. Je vais toutefois essayer d'autres saveurs pour la crème brûlée, c'est certain.


(Photo: création du chef Thivet.)

Les moments étranges
1. La tarte aux noix un peu dégueu du mardi. Erreur dans la «prep kitchen» du Cordon bleu: un commis a mélangé le sel et le sucre, ce qui nous a donné un caramel salé extrême qui a gâché cette jolie tarte. Le chef Patrick Caals, qui je ne décrirais pas nécessairement comme le moins «fierpète» de l'équipe, a trouvé ça bien ordinaire.
(Photo: création du chef Caals.)

2. Le traducteur qui faisait des blagues douteuses pendant que le chef Caals poussait un rouleau de figues congelées dans l'ouverture qu'il venait de pratiquer au milieu d'un magret. J'imagine qu'il fallait être là pour saisir. Mais bon, c'est pas parce qu'on rit que c'est drôle.
3. Les chefs qui s'obstinaient à envelopper de pellicule plastique à peu près tout ce qu'ils mettaient au four. Pas au micro-ondes, non: au four. Pour eux, c'est la meilleure idée si vous voulez un bain-marie hermétique. Le hic, c'est que mon rouleau de Saran Wrap, pour ne pas nommer la marque, porte la très claire et logique inscription «ne pas utiliser au four conventionnel». J'en suis quitte pour une chasse au trésor dans les cuisineries de la ville.

Les souvenirs impérissables
- Ils sont trop nombreux pour ce message déjà très long...

À bientôt pour une première recette d'inspiration Cordon bleu!

3 commentaires:

  1. Allo Julie,

    Bravo pour ton excellent compte-rendu sur ta semaine de vacances à Paris. Nous avons hâte de goûter à tes nombreuses découvertes.

    À notre retour de Toronto, vite dépêche-toi, nous t'attendons. Notre belle petite Marianne a aussi sûrement hâte de bouffer tes desserts "écoeurants"!

    Bye

    Marie-France et Roger

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  2. Lyne et Donald en voyage23 juin 2009 à 03:37

    La rose; de toute beauté! Très mignon le poisson... Le nougat; dommage; c'est si bon. Le gâteau basque? En effet j'ai été trompé; je croyais vraiment que c'était celui précédemment présenté. J'adore la crème brulée; ta nouvelle version saura m'attirer.

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  3. Julie, tu es décidément aussi délicieuse à lire que tous ces plats! Je suis à Lyon en ce moment dans les derniers jours de mon séjour en France. La pellicule plastique qui va au four? Tas pas demandé pendant que tu était la-bas qui était leur pusher? See you soon miss crème fraîche. Françoise

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